Exposition Flash hors les murs, du 4 au 9 juillet 2023 de 11h à 19h
Soirée le jeudi 6 juillet de 18h à 21h,
performance du danseur Mehdi, à 19h30
Attention : le lieu est EN FACE de la galerie Cécile Dufay, angle grande allée – allée de Fribourg

Mr Milk fut star de la chanson italienne – des ballades tristes, à vrai-dire, et dans une version anglo-latine. Lassé des concerts sur son bateau à quai, il exploita ensuite son trait direct et caressant, allusif et sans pitié. D’abord comme illustrateur, ensuite comme tatoueur.
Vint l’appel de Paris, de l’Amour et de l’Art, Sainte Trinité bien vénérée. Mais rude à l’usage, même pour l’enfant de Salerne, petit-fils d’un trafiquant d’alcool durant la prohibition, du temps des Italo-New-Yorkais triomphants. Les débuts angéliques – fiancée, atelier Ile Saint Louis, travail dans un bar branché et via une agence de mannequins spécialisée dans les « atypiques », vrillent avec le Covid.
Désillusions, déchirements, déménagement, une autre Trinité, plus diabolique, usante et déstabilisante, met l’artiste à l’épreuve à l’aube de la quarantaine. Un voyage initiatique, qui se termine par un job beaucoup moins amusant mais plus rémunérateur : Mr Milk enquête, pour des assurances. Et il est fort pour cela, ce qui n’étonnera personne, il suffit de regarder à quel point il cerne les gens et les situations en un clin d’œil, en quelques traits…
La peinture sera sa bouée de sauvetage : une manière d’exprimer le journal de sa vie mouvementée avec une classe toute italienne : couleurs vives, trait sûr, humour bien calibré, désespoir bien caché. Sublimer la déception par la Beauté, confier à la toile une tension qui devient bien plus légère, ensuite. Bref, faire un vrai travail d’artiste, et rendre à la Vie une version plus jolie d’elle-même.
Ces couleurs de parasol et d’alcools à siroter, ces silhouettes charmantes et grinçantes, ce trait qui rudoie tout à coup, mélange et sépare les personnages, amants déchirés, sont ponctuées de mots qui claquent, des insultes qu’on se fait à soi-même, comme pour juguler la pression, pour faire barrage aux souvenirs.
Mais on a le droit aussi de voir dans ces couleurs et ce trait léger un acte de résistance avec les armes de la peinture et du dessin : résister à l’amour qui se dégrade, à la vie qui ne tient pas ses promesses, à la beauté des choses qui s’évapore, et colorer le réel, toujours et encore, pour le rendre vivable, pour se souvenir qu’il était doux, hier, avant, autrefois. Ou même, oser, parfois, croire à demain.
Mr Milk était prêt pour un renouveau. Le Village Suisse y contribuera. En parallèle de l’exposition des toiles de sa compatriote Gênoise Ivana Minafra, Mr Milk aura la chance d’exposer juste en face de la galerie Cécile Dufay, dans une pop-up galerie géante pour les habitués du petit écrin : à l’angle de la grande allée et de l’allée de Fribourg, pour être exacte. Avec vue panoramique sur la galerie et l’ilôt de verdure.
Pour cet été bien chaud, l’Italie s’imposait. Une soirée permettra à chacun de rêver à ses futurs voyages dans la péninsule, ou plus loin ou plus près, up to you. L’occasion de se revoir avant la fermeture de la galerie pour la saison. Venez, buvons, dansons, enjaillons-nous, ambiancez-vous, bref, soyons légers, le jeudi 6 juillet au soir. L’année fut rude, faisons comme Mr Milk, un pied de nez à la réalité. Résistons, célébrons l’amitié et les rencontres improbables, inattendues, belles, imparfaites et pour cela, délicieuses.
En plus, en parlant de délices, c’est la Nonna Clelia de l’ami Franck Tedeschi, qui régale… Et comme dit Mr Milk, lorsqu’il redevient Pasquale : “Les pâtes, ça marche bien, avec les filles…” – comme quoi, un rien suffit.


“Smile, you, asshole.
citation glanée dans les oeuvres de l’artiste.
You, piece of shit, Smile.”
https://www.instagram.com/mr.milk.atelier/
Nonna Clelia – Cucina Domestica

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