Le jeune talent coréen rend compte de l’ambigüité de nos univers intimes, indéchiffrables, falsifiés par les images, mais perçant parfois d’illuminations sidérantes la nuit du réel
TAEHO CHOI peint, à l’huile essentiellement, le trop-plein tragique et lumineux de l’esprit humain.
Taeho Choi trouve dans le noir la seule façon calme de penser et de se rencontrer lui-même. Frappé par l’invasion irrépressible de nos pensées, la tension entre l’évanescence et la virulence de nos sentiments et le caractère éphémère de nos corps, il donne forme à ce déséquilibre permanent. Couleurs vives, scènes foisonnantes accumulées en transparence, s’enchevêtrent sous son pinceau en une ronde symbolique et furieusement dynamique.
Comme Francis Bacon, il tente de structurer l’expression délirante du monde des sentiments intimes. Comme Salvador Dali, il cherche à représenter un tout cohérent recréé à partir d’éléments disparates et déformés, et donne vie à l’irréel depuis sa réalité imaginaire apprivoisée.
Ses toiles creusent en profondeur dans le tragique désespérant de nos existences jusqu’à des lumières improbables, renversant nos références du gai et du repoussant. A l’angoisse existentielle universelle, il ajoute la douleur intime d’un attachement à une Corée écartelée, dont la partition forme en lui une cicatrice qui ne guérit pas. Cette cicatrice intime qui sabre son identité se renforce avec l’exil, sur fond de modernité chatoyante et trépidante, qui, avec constance, s’applique à nous couper de nos racines.
Taeho Choi caresse cette blessure et dessine une forme de réparation universelle, une ode à nos exils intérieurs.
Taeho Choi est né à Séoul en 1988. Il est venu étudier la peinture en France, d’abord à Perpignan, par admiration pour Salvador Dali. Il est diplômé des Beaux-Arts de Versailles.
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