Un écrin contemporain et décalé pour esthètes romanesques


Le grand jour approche pour la petite mais ambitieuse galerie. Cécile Dufay va ouvrir au printemps 2021 un nouveau lieu consacré à l’art contemporain dans l’Ouest parisien, à deux pas du Grand Palais éphémère, futur pôle de la culture actuelle. Et à 2 km du Palais de Tokyo.

C’est un pari. Choisir le Village Suisse, pour une galerie d’art contemporain qui se lance, c’est un vrai choix.

Cécile Dufay aime cet endroit mythique, désuet, décalé, dans Paris. Cet épicentre séculier des puces parisiennes, né sur les ruines d’un faux village suisse reconstitué pour l’exposition universelle de 1900, devenu dans les années 70 le chic quartier des antiquaires, décorateurs et galeries, est un peu oublié aujourd’hui.

Il y règne une atmosphère rétro-futuriste, un faux air de Brésil, de hub londonien, au milieu des allées ornées d’oliviers, de jardins suspendus et de patios arborés portant le nom de grandes villes suisses. Un cadre cinématographique hors du temps, à l’exact croisement du Paris touristique de la Tour Eiffel, du Paris des familles aisées des 7ème et 15ème arrondissements et du Paris des ministères.

Le renouvellement générationnel est en cours. Le quartier est un parcours : créatrice africaine ici, marchand de vieux livres là, décorateurs, galeries asiatiques, épicerie italienne, produits paysans d’Ile-de-France. Un mélange inattendu dans la sereine quiétude des beaux quartiers, où l’on croise de la porcelaine contemporaine, un spécialiste suédois des luminaires 50’s à 70’s, des horloges XVIIIème rares, des opalines phosphorescentes, des armures de Samouraï. Et bientôt, donc, des petits formats sélectionnés par Cécile Dufay dans les ateliers d’artistes contemporains français, essentiellement des femmes au parcours déjà accompli.

Car ce mélange de marchands et d’esthètes, de chercheurs de pépites chevronnés et de flâneurs curieux de sortir des sentiers battus crée une tonalité romanesque, à la Modiano. Une ambiance recherchée qui ouvre les yeux et les esprits, et prépare à l’inattendu. Et sur laquelle “le bureau d’art contemporain” de Cécile Dufay parie, loin des quartiers de mode convenus, et de luxe clinquant.

La plus belle chose que nous pouvons avoir est le mystérieux.

Albert Einstein

Cécile Dufay ouvre pour la première fois une galerie à son nom. Mais elle fut durant 10 belles années, entre 2001 et 2011, co-fondatrice et directrice des galeries Edgar le marchand d’art (avec Liliane Richard) et Dufay/Bonnet, spécialistes pour la première des jeunes talents français, et pour la seconde de l’art des femmes. Elle a par ailleurs été durant 7 ans commissaire d’exposition, notamment pour la Galerie Mondapart.


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